Le 17 septembre dernier, la MAS de Civergols, établissement géré par l’A2LFS, a accueilli un événement exceptionnel : la célébration des 50 ans de la loi du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées. Une loi fondatrice, qui a marqué un tournant dans la reconnaissance des droits, de la dignité et de l’inclusion des personnes en situation de handicap.

Une loi née en Lozère
Le rapporteur de cette loi historique, Jacques BLANC, ancien médecin psychiatre au sein de l’A2LFS et du Clos du Nid, a pu rappeler la genèse de ce texte :
« Cette loi est née en Lozère. Elle est née à La Canourgue, le 6 juillet 1974, lorsque le président Valéry Giscard d’Estaing, tout juste élu, est venu inaugurer le Centre de Booz. Ce jour-là, en présence de Simone Weil et de René Lenoir, il a déclaré qu’il fallait une grande loi pour reconnaître les droits de toute personne handicapée et affirmer leur nécessaire intégration dans notre société. J’ai eu la chance d’être rapporteur de ce projet de loi, et de pouvoir y inscrire une double ambition : l’inclusion, et la reconnaissance des droits. »
De cette volonté est née la loi de 1975, véritable socle des politiques publiques en faveur des personnes handicapées. Elle a transformé l’assistance en solidarité, ouvert les classes ordinaires aux enfants en situation de handicap, créé la COTOREP, et donné naissance aux Maisons d’Accueil Spécialisées (MAS).
« Le message le plus fort de cette loi a été : il ne faut laisser personne au bord du chemin, y compris les personnes atteintes du plus grands handicaps. C’est pour cela que j’ai souhaité que les 50 ans de cette loi soient fêtés à Civergols, qui incarne pleinement cet héritage. », a ajouté Jacques Blanc.
Une occasion d’ailleurs d’inaugurer aussi les nouveaux locaux de la MAS de Civergols en présence de nombreux élus Mme Sophie PANTEL, Députée, Mme Guylène PANTEL, Sénatrice et de M. Laurent SUAU, Président du Conseil Départemental de la Lozère, de Mme Christine HUGON, Maire de Saint Chély d’Apcher et de M. ASTRUC, Président de l’Association des Maires de Lozère


Regards croisés sur 50 ans d’inclusion
La journée a été ponctuée de riches échanges, introduits par Jacques BLANC et Didier JAFFRE, Directeur Général de l’ARS Occitanie,
- Guillaume Fritschy, directeur de l’URIOPSS Occitanie, est revenu sur les contours de cette Loi et ce qu’elle a pu initier et ouvert la réflexion sur le thème : « Loi de 1975 : comment l’institution favorise l’inclusion ? »
- Jérôme Dupire, enseignant-chercheur au CNAM et fondateur de l’association Capgame, a partagé son expertise sur l’accessibilité numérique et les outils innovants qui élargissent le champ de l’inclusion. Une réflexion tournée vers l’avenir avec son intervention « Numérique inclusif : prolonger la loi de 1975 à l’ère du digital ».



Une table ronde a ensuite réuni différents acteurs locaux :
- M. Xavier Marette, Directeur départemental de l’ARS Lozère
- Mme Christine Hugon, Conseillère départementale et Maire de Saint-Chély-d’Apcher
- M. Jean-Louis Carcenac, Président de l’Association Les Résidences Lozériennes d’Olt
- M. Vincent Bardou, Directeur Général de l’A2LFS
- M. Patrick Julien, Administrateur du GCSMS du handicap de Lozère
Tous ont témoigné de la mise en œuvre concrète de la loi de 1975 en Lozère, territoire pionnier dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap.


La journée s’est conclue par l’intervention de M. Gilles Quénéhervé, Préfet de la Lozère, qui a souligné l’importance de poursuivre cet élan collectif, dans la fidélité à l’esprit de 1975 et dans l’adaptation aux enjeux d’aujourd’hui.

Une loi toujours vivante
Cinquante ans après, la loi de 1975 continue de semer des graines d’avenir. Les textes de 2005, les plans autisme et aujourd’hui le numérique inclusif prolongent et enrichissent son ambition initiale.
Avec un sourire, Jacques Blanc a conclu :
« Aujourd’hui, cette loi de 1975 sert encore pour l’introduction d’une nouvelle technologie en faveur des personnes handicapées. À l’aube de l’ère du digital, elle demeure le socle des droits de toute personne. Et plus que jamais, nous devons garder en tête la dignité que l’on doit à chacun, quel que soit son handicap. »
À Civergols, cette célébration a rappelé que l’histoire de l’inclusion est toujours en marche – et que l’esprit de 1975 continue d’inspirer les projets d’aujourd’hui et de demain.